Il connaissait Rose-Marie. Il savait que le jeu ne faisait que commencer et qu'elle ne le laisserait pas sur sa faim, qu'elle jouait à le faire languir... Qu'elle voulait sentir monter en lui la douceur sauvage de son désir.
Il repensa à une phrase d'un livre de François Cavanna : "Je chasse des fauves dont je suis la proie."
Fiore se dégagea doucement, et sans se soucier de son sexe encore vaillant, il se leva et annonça dans un éclat de voix :
— Champaaagne !!!
Rose-Marie éclata de rire et battit des mains lorsqu'il se mit à entonner l'air de Rigoletto d'une voix de stentor :
— "La donna è mobileee ..... Qual piuma Al ventoooooo......"
Tout en chantant, il se rendait au mini-bar qui garnissait la chambre spacieuse qu'ils occupaient.
Il esquissait un pas de danse à chaque note, tournoyant sur lui-même d'un air sérieusement amusé...
Rose-Marie, assise sur le lit, riait aux larmes. Non pas pour se moquer, mais parce que le sexe de Fiore, toujours en érection, battait la mesure sur un rythme pour le moins décalé, comme la baguette d'un chef d'orchestre un peu foldingue.
Fiore ne perdit pas contenance et fit sauter le bouchon de la bouteille de Champagne d'un geste sec.
Une coupe dans chaque main il se tenait debout au pied du lit. Rose-Marie assise en face de lui trempa son index dans l'une d'elles et le porta à ses lèvres qu'elle humidifia langoureusement.
Elle faisait mine de sucer délicatement son doigt comme si c'était un sexe... Divine tentatrice...
L'érection de Fiore ne faiblissait pas.
Rose-Marie trempa à nouveau son index dans une des coupes et le promena le long de la queue qu'elle avait à hauteur de visage. Elle regardait Fiore et tous deux eurent le même sourire.
Il posa l'un des verres sur la desserte à roulettes qui avait servi à son approche et trempa son sexe dans l'autre.
Rose-Marie avait eu la même pensée... Aussitôt, elle goba la queue pétillante et se mit à la sucer, assoiffée, gourmande. Savourant chaque pétillement sous sa langue, elle suçait l'instrument de chair qui faisait se griser son âme...
La liqueur qui jaillit dans sa bouche vint se mêler à toutes ces saveurs. Elle n'en laissa rien, aspirant chaque spasme goulûment, et avalant religieusement cette communion tant désirée.
Comments